Lettre d'un petit-fils à son grand-père

Plaquette publiée en novembre 1998 (édition épuisée)

 

 

Octave sanspoux, mon grand-père, décède en 1964. J'avais 9 ans.

 

Trente-quatre ans plus tard, en 1996, je découvre une série importante d''albums de famille remplis de photos réalisées par Octave Sanspoux couvrant la période allant de 1924 à 1964. La vie de mon grand-père s'étale tout à coup devant mes yeux. Un véritable trésor qu'il allait falloir décortiquer à la loupe. Qui était-il ? Qui sont ces gens qu'il avait côtoyés ? Ses nièces et neveux, ses frères et soeurs, ses oncles et tantes, ses parents ? Quasiment aucun nom inscrits au bas des photos ! J'avais envie de le connaître. C'est décidé ! Je me mis à sa recherche. Dans un premier temps, ce fut de la généalogie pure et simple. Visite de cimetières, recherche d'actes, de documents, de personnes l'ayant connu, encore en vie... Je commencai par la recherche de ses frères et soeurs, décédés, certes, mais qui allait me permettre de rencontrer leurs descendances et d'en apprendre beaucoup sur ce grand-père dont je me souvenais parfaitement mais que je ne connaissais que très peu. J'ai retrouvé tout le monde ! Ces rencontres ont débouché sur la sortie d'une plaquette relatant tout ce que j'ai appris sur l'existence d'Octave Sanspoux. Elle était destinée, au départ, à une diffusion familiale. L'insistance d'un historien local, Émile de Lalieux, - un homme que j'apprécie particulièrement pour sa sympathie et son immense culture - a amené cette diffusion sur le chemin des librairies nivelloises et régionales en 1998. À ce moment, je me suis réellement rendu compte de la popularité de ce grand-père photographe dont le souvenir est ancré dans la mémoire des Nivellois par le patrimoine photographique et populaire qu'il y a laissé.

 

Plus tard, une soirée hommage aura lieu à l'Hôtel de Ville de Nivelles. Un nom de rue lui sera attribué.

 

Je continuerai mes recherches généalogiques, à la recherche de ses racines... et des miennes.

 

Préface

Dans les jours affolés de cette fin de siècle, les souvenirs du passé sont des bouffées d'air pur pour nos esprits.

 

Philippe Sanspoux n'écrit pas pour séduire mais pour raviver les couleurs d'une période à la fois si proche et si lointaine déjà dans laquelle il se serait plu lui-même auprès d'un grand-père trop tôt disparu.

 

À travers les rues de Nivelles, c'est un récit de vie, un morceau de l'Histoire que les mots simples jusqu'à l'émotion nous font (re)découvrir.

 

 

Patrick Leleu, nouvelliste

Introduction

Octave Sanspoux ! Mon grand-père !...

Était-il un homme important ? Un grand-père est toujours un homme important pour son petit-fils. Qui était-il ? Qu'a-t-il fait dans sa vie ? Où a-t-il passé sa jeunesse ?...

 

Toutes ces questions, je me les suis posées à un certain moment. Je me suis aperçu que ce grand-père que j'ai eu la chance de côtoyer jusqu'à l'âge de 9 ans, je ne le connaissais pas. Je le voyais depuis plus de trente ans avec le cœur de ce petit garçon de 9 ans que j'étais lorsqu'il nous a tous quittés. Je suis donc parti à sa recherche. J'ai fait sa connaissance à travers les pavés nivellois et baulersois qu'il a tant de fois foulés, à travers les récits des gens qui l'ont connu, amis ou famille, à travers les photos qu'il nous a laissées, à travers ses dessins, ses peintures...

 

Ne pas essayer de découvrir le moindre petit détail mais des anecdotes par-ci par-là, ces petits moments de la vie d'un homme qui font que cette vie est unique.

 

Parler d'Octave, mon grand-père, pour tous ces gens que j'ai rencontrés, fut un véritable bonheur ! Les voilà plongés dans un passé qui est encore bien présent dans leur mémoire. Et quel tourbillon, quel vertige pour moi, son petit-fils de pouvoir les entendre et les voir heureux !

 

À travers ces gens-là, je l'ai retrouvé, ce grand-père qui hante agréablement mes rêves depuis tant d'années et pour qui, lorsque je regarde sa photo dans mon bureau, une larme de tristesse - ou de bonheur - perle lentement, de temps à autre, de mes yeux embués.

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Je le revois, je le sens, je lui parle... il me guide comme il l'a toujours fait depuis qu'il m'a quitté. Il me montre ce chemin que j’essaie de suivre, celui de l'honnêteté, de l'humour, du bonheur, de la joie de vivre...

 

Il est là, devant moi, son sourire pincé, son regard malicieux, un rien taquin, jamais moqueur, son béret noir sur la tête, son cigare « TAF » aux lèvres (celui qui lui a donné son surnom qui collait si bien avec son prénom). Tu m'as tant donné !

 

Ce livre, sans aucune prétention, j'ai décidé de le réaliser afin que son souvenir reste en nos mémoires, afin que les générations futures se souviennent, afin que ceux qui l'ont à peine connu le découvre, que ceux qui l'ont bien connu le redécouvre dans la simplicité qui le caractérisait.

 

N'étant pas coutumier de l'écritoire, le découragement s'est installé plus d'une fois mais le bonheur et la gentillesse de tous ceux que j'ai pu rencontrer m'ont poussé à continuer dans cette voie. Que l'on veuille bien d'ores et déjà m'excuser pour les fautes de style de cet ouvrage.

 

Partons tous ensemble sur les traces d'Octave Sanspoux à la découverte d'un certain passé nivellois, une époque où il faisait bon vivre !...

 

Revue de presse

NIVELLES Le coup de coeur de Philippe à Octave Sanspoux Lettre d'un petit-fils à son grand-père

 

VANDENDRIES,JEAN

Lundi 30 novembre 1998

Journal Le Soir

 

NIVELLES Le coup de coeur de Philippe à Octave Sanspoux Lettre d'un petit-fils à son grand-père

 

 

Emouvante, cette monographie dédiée à Octave Sanspoux, un des plus célèbres photographes qu'ait jamais enfantés la terre aclote au sens large, puisqu'il est né à Baulers. Il aurait eu cent ans cette année si la mort ne l'avait emporté en 1964 alors que, appareil à la main, il assurait le reportage d'un mariage dans l'église du Saint-Sépulchre.

C'est à son petit-fils Philippe, grand amoureux du vieux Nivellois que l'on doit cette plaquette joliment illustrée: soixante photographies et dix-sept caricatures rappellent quelle fut la vie de ce chasseur de pellicules originales lié d'amitié à deux personnalités très en vue, l'artiste, avocat et homme politique Paul Collet ainsi qu'Arthur Masson qui lui demanda d'illustrer ses «Toine Culot».

La Lettre d'un petit-fils à son grand-père permet aussi de se replonger dans les horreurs du bombardement de Nivelles le 14 mai 1940, de l'Evacuation et de l'Occupation.

Elle réunit l'ancien commerçant Paul Bila - soixante ans dans la même maison de disquaire et ardent défenseur de Wallonie libre -, Léon Dewert (décédé) et Albert Hanse (bien vivant), deux ex-présidents du photo-club nivellois Entre nous fondé en 1929. C'est chez Octave Sanspoux que furent rédigés les statuts de cette association qui existe toujours et qui faillit bien s'appeler... les Maucontins ou les Presse-bouton .

L'étude est aussi attachante par l'admiration et l'amour portés par l'auteur à son grand-père. Bel exemple d'une reconnaissance posthume.

 

 

J.V.D.