Les articles de presse

Vers l'Avenir du 10 mai 2000

 

La Nouvelle Gazette du 12 mai 2000

 

Le journal Plus de Nivelles du 24 mai 2000

 

Nivelles et Vous (Bulletin communal) de juin 2000

 

 

Compte rendu de la soirée par M. Patrick Leleu, président de la Pensée wallonne à Mons

 

 

Soir de fête

 

 

On dit toujours que le bon Dieu est montois. Et il l'est bien sûr. Mais un instant j'ai douté. C'était le 10 mai dernier, le soleil avait réchauffé les rues de Nivelles toute la journée. Seule la collégiale semblait ne pas souffrir de cet excès de chaleur. À l'ombre de sa tourelle, Djan d'Nivelles rêvait : il se souvenait du jour où Octave Sanspoux, le photographe, le peintre, l'illustrateur, l'avait photographié, un jour de septembre 1933, ballotté sur un filin tiré par une poignée d'hommes qui le hissaient au sommet de l'édifice religieux. Ah ! Cet Octave Sanspoux ! Et c'était pour lui, ce 10 mai, qu'une foule de Nivellois se dirigeait vers l'Hôtel de Ville. Djan d'Nivelles tendait l'oreille : il voulait savoir, il voulait d'abord voir.

 

Accueillis par Philippe (petit-fils d'Octave) et son épouse, les participants découvraient des photographies d'Octave Sanspoux, des documents de guerre, des illustrations de Toine Culot ainsi qu'un superbe arbre généalogique devant lequel chacun était certain de reconnaître quelqu'un et les commentaires d'aller bon train...

 

Puis, ce furent les discours. Djan Djan était tenu en haleine. S'il avait pu, il aurait essuyé une larme : que d'émotion dans le souvenir de Nivelles bombardée rapporté dans un récit d'Octave Sanspoux, que d'émotion dans ce dialogue entre Philippe et la voix, venue du ciel, de son grand-père. C'est là que j'ai douté et que je me suis dit : " Après tout, Dieu est peut-être un peu nivellois aussi. " Que d'émotion, enfin, dans toutes ces anecdotes si savoureusement narrées par l'un ou l'autre de l'Entente des Groupements patriotiques ou de la revue Rif Tout Dju.

 

Mais Djan n'était pas au bout de ses surprises : Nivelles, aujourd'hui, faisait son festival de Cannes. Pensez donc, pas moins de deux films du célèbre photographe ! D'abord, les images de la rue de Namur effondrée sur la Thines en 1955 et transformée en champ de courses par ce malicieux Octave et sa bande de gais lurons. Ensuite, des rues de Nivelles éventrées après les bombardements, des bâtiments offrant leur intimité aux regards effacés des passants. Et aussi des extraits de vie de la famille Sanspoux, des visages (presque) oubliés d'un passé qui n'est plus, et pourtant pas si lointain.

 

Appaludissements, remerciements. Oui, Octave Sanspoux, au péril de sa vie, a pris, avec son appareil photo, des documents uniques, historiques. Oui, Baulers, Bornival et Monstreux sortent de l'anonymat grâce à lui, et ses bons mots hantent encore les voies fantômes du tram.

 

J'ai repris ma voiture. Djan d'Nivelles me suivait sans doute du regard. J'ai roulé dans les rues étroites en me disant que c'éatit sûrement l'une d'elles qui, un jour, porterait le nom d'Octave Sanspoux.

 

Salut l'artiste !

 

Patrick Leleu

Président de la Pensée wallonne à Mons